Plus d'un million de points jaunesSi vous êtes utilisateurs de Faune-France, vous avez forcément repéré ces points jaunes, qui constellent les cartes de saisie. Il y en a 1,4 million ! Ces lieux dits facilitent la localisation des observations, rattachent les données à des toponymes connus et garantissent un bon niveau de précision des informations. Ces points de référence sont parfois issus de couches d’informations toponymiques, mais la plupart sont le fruit d’un travail de bénédictins, mené par 2 800 bénévoles. Jean-Jacques Lallemant est l’un deux et probablement un des plus assidus.
Les premières observationsJean-Jacques est un enfant de la Beauce, de Pithiviers dans le Loiret. Dès l’âge de 6-7 ans, lors des balades du dimanche à la campagne, en forêt d’Orléans, ou dans la vallée l’Essonne, il prend de vieilles jumelles Zeiss de la guerre 14-18 et observe les animaux. Les premiers disques vinyles de Jean-Claude Rocher et les éditions ornithologiques du Reader Digest lui fournissent les premières sources d’information sur les oiseaux.
Le déclicÀ 16 ans, l’envie de travailler dans la nature l'amène à l’école forestière de Meymac en Corrèze. Il y trouve deux mentors (du Loiret), qui l'incitent à aller à la « station » de baguage de François Larigauderie, près d'Orléans. Quelle rencontre ! Depuis 1961, cet incroyable autodidacte étudie et bague les oiseaux dans ce qui est aujourd’hui la réserve ornithologique de St-Pryvé-St-Mesmin. Des amitiés naturalistes se forgent là et Jean-Jacques découvre le tissu associatif ornithologique et l’engagement en faveur de la défense de la nature.
L'Auvergne comme terrain de jeuPuis Jean-Jacques s’installe en Auvergne et rencontre aussitôt Jean-Christophe Gigault, autre grand passionné des oiseaux. Ce dernier est très impliqué dans la vie du Centre ornithologique Auvergne et, assez vite, les deux jeunes entrent au Conseil d’administration. Petit à petit, les lignes bougent et ils seront finalement recrutés pour démultiplier des actions de protection de sites et d’espèces. Jean-Jacques est d'abord animateur et Jean-Christophe devient le Directeur de l'association régionale, devenue LPO Auvergne en 1991. La motivation de ces deux-là compte dans l'évolution de l'association au fil des années, salariés au sein d'une scène associative riche et passionnée.
Plus de 37 000 lieux-ditsAujourd’hui retraité, Jean-Jacques se consacre à l’observation de la faune dans plusieurs départements. Il réalise des suivis d'oiseaux, coordonne des comptages et cherche aussi les petites bêtes. Il soutient par ailleurs la démarche Faune-France en ce qui concerne la création de lieux dits dans les territoires qui en sont encore dépourvus. À lui seul, il en a positionné plus de 37 000, dans près de 2 160 communes, ce qui en fait un des créateurs les plus actifs du réseau national ! Cela réprésente plus de 1 500 heures de travail.
Soutenir la causePour lui, il s’agit avant tout de soutenir une démarche associative, mais il y a aussi le plaisir de découvrir la géographie et la toponymie des départements couverts. Cette activité lui ouvre aussi une lucarne virtuelle sur les observations qui seront collectées par des centaines de contributeurs sur les sites qu’il génère. Son travail et celui des 2 800 autres créateurs de lieux dits, mené en toute discrétion, est un maillon essentiel qui facilite grandement la collecte, la gestion et l’analyse des observations d’une communauté de milliers d’utilisateurs.
Photos : Alouette des champs © Philippe Jourde Relevé sur un quadrat ornithologique © Paul Nicolas Paysage auvergnat © - A la recherche des guêpes fouisseuses © Céline Lefranc Pie-grièche grise, l'oiseau favori © Mark Zekhuis-Saxifraga
PhJo, le 15/04/2021 |