L'Observatoire rapaces est un programme piloté par la LPO et le CNRS-CEBC de Chizé.
Lancé en 2004, l'Observatoire rapaces est un suivi annuel à long terme. Il s'appuie sur des inventaires menés dans des carrés échantillon de 5 x 5 km. Chaque année, des centaines de mailles, sélectionnées aléatoirement au sein d'un réseau couvrant la France de façon homogène, sont proposées à la prospection. Jusqu’en 2024, il s'agissait d'y recenser, le plus exactement possible, le nombre de couples nicheurs de rapaces diurnes qui s'y trouvaient. Cependant, le nombre de carré suivi par an est en baisse. En effet, les analyses statistiques fournissent des résultats robustes à partir d’une centaine de mailles prospectées annuellement en France et cette valeur n’a pas été atteinte depuis la fin des années 2010. De plus, il a été constaté une grande disparité dans l’effort d’échantillonnage et les méthodes de prospections : nombre de passages différents, quantification difficile de l’effort de prospection, carrés couverts par des techniques de prospections différentes, interprétation personnelle dans l’évaluation du nombre de couples. Résultante de ces biais d’échantillonnage, les estimations de taille de populations de rapaces manquent de précisions et de fiabilité. Sur ce constat, il a été décidé, en collaboration avec des chercheurs du CNRS de Chizé, de l’OFB et de l’IMBE, de remodeler le protocole de l’Observatoire rapaces pour homogénéiser les méthodes de prospections et d’évaluation du nombre de couples par carré, permettant in fine d’améliorer les estimations fournies par les modèles statistiques.
Auparavant annuel, le dispositif devient maintenant cyclique : deux années de suivi tous les 6 ans. Les objectifs sont de redynamiser le réseau, concentrer les efforts de prospections sur une période restreinte pour rendre le protocole moins lourd sur la durée et élargir le réseau d’observateurs. L’harmonisation des méthodes de recensement et de la collecte de données permet d’obtenir une pression d’observation comparable entre les carrés et d’améliorer en conséquence la robustesse des résultats. En effet, le protocole est désormais centré sur la recherche du nombre de couples territoriaux et plus sur l’indice de reproduction le plus élevé
2024 et 2025 constituent deux années de test du nouveau protocole. Toujours au sein d’un carré de 5 x 5km tiré au hasard, entre 10 et 20 points d’observations fixes sont placés librement par les observateurs pour couvrir au maximum le carré, en fonction du relief et de la diversité des habitats. L’idéal est de privilégier les points hauts et dégagés, permettant d’avoir une vue d’ensemble sur le carré. Sur chaque point, l’observateur réalise 1 heure d’observation et un passage par mois de mars à août, ce qui correspond à 60 à 120 h d’observation par an, ce qui est équivalent à un carré bien prospecté avec l’ancienne méthode. Aux mois de mars à mai, l’idéal est de privilégier les journées chaudes et ensoleillées, entre 10h et 18h puis pendant les mois chauds d’été, les prospections peuvent être réalisées plus tôt et plus tard pour éviter les heures les plus chaudes du milieu de la journée, peu propices à l’activité des rapaces. Il est recommandé de se partager les points sur une même journée à deux équipes. La saisie se passe sur l’application NaturaList, sur le code projet correspondant disponible sur ouverture de droits. Plus d’informations sur la saisie sur le document de protocole disponible plus bas.
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Pour télécharger le protocole de test de la méthode, cliquez [ici]
Photos de haut en bas
Busard cendré © Emile Barbelette
Faucon pèlerin © Patrick Harle
Circaète Jean-le-Blanc © Christian Aussaguel
Dossier rédigé par Paul Coiffard, le 04/03/2025